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le blog de SOiZiC PERRAULT

Mon discours à l'occasion des 50 ans du lycée agricole du Gros Chêne

29 Mai 2016, 18:10pm

Publié par Soizic Perrault

Soizic PERRAULT présidente du conseil d'administration du lycée agricole du Gros Chêne #Agriculture #AgroAlimentaire #Formation
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Mesdames, Messieurs

Je suis particulièrement heureuse, et pour tout dire émue, de m’exprimer aujourd’hui alors que nous célébrons ensemble les 50 ans du lycée agricole du Gros Chêne.

Encore toute nouvelle présidente, je mesure l’honneur que cela représente, alors que nombreux sont parmi vous ceux qui auraient des titres plus éminents que les miens pour marquer cet anniversaire.

Un anniversaire est d’abord l’occasion de regarder le chemin parcouru.

50 ans, c’est peu à l’échelle de l’histoire de nos territoires, à l’échelle aussi de ce qu’est désormais la durée de vie de nos concitoyens. Mais 50 ans c’est aussi beaucoup si l’on se remémore ce qu’était la Bretagne, et en particulier la région pontivyenne, au milieu des années 60.

C’est une période que je n’ai pas connue, mais dont chacun sait qu’elle fut décisive pour la Bretagne et les Bretons et, qu’à bien des égards, dans la mise en oeuvre des idées du CELIB créé en 1950, elle fut le moment où se mit en place ce que certains ont pu ensuite qualifier de miracle économique breton.

L’agriculture et l’agro-alimentaire en ont été un pilier alors que la politique agricole commune européenne se mettait en place. La profession agricole bretonne, déjà formée à la coopération et à l’innovation, s’y est engagée résolument.

C’est à ce moment crucial que fut créé notre lycée qui participa de la sorte à cette réussite agricole bretonne. En réalité, depuis sa création, le lycée du Gros Chêne a toujours su s’adapter à la réalité des évolutions de l’agriculture.

C’est ainsi qu’après les difficultés de la fin du siècle dernier, et de la décroissance des effectifs qui s’ensuivit, notre établissement connait depuis 2008 un renouveau particulièrement remarquable. Il le doit à des choix stratégiques en termes de professionnalisation des formations, de liens étroits avec l’université et notamment l’IUT de Pontivy ou encore de formation continue et par alternance.

Depuis 50 ans, nous sommes au coeur de ce modèle breton, injustement décrié alors qu’il est si essentiel pour notre région comme le démontrent, a contrario, les crises que nous connaissons aujourd’hui et auxquelles - je le dis sans esprit polémique mais en regardant les faits - les pouvoirs publics nationaux et régionaux ne semblent pas avoir la volonté politique de répondre.

Un chemin parcouru disais-je mais un anniversaire c’est aussi un moment privilégié pour se projeter dans l’avenir.

Certes les crises sont là et nos agriculteurs expriment légitimement leurs inquiétudes. Néanmoins j’ai la conviction que ces métiers ont un vrai avenir. Et cet avenir repose nécessairement sur la question de la formation.

Comme dans beaucoup de domaines professionnels, c’est la formation qui, dans les prochaines années, fera la différence.

Formation technique bien sûr, et de ce point de vu notre exploitation agricole intégrée est un formidable outil; formation économique et à la gestion également car l’agriculture et l’agroalimentaire ce sont d’abord des entreprises gérées par des entrepreneurs.

Notre lycée dispose de tous les atouts pour offrir à nos jeunes - comme aux moins jeunes avec la formation continue - les meilleures chances de réussite.

En réalité d’une manière générale la formation est aujourd’hui le défi principal de notre pays.

De ce point de vue, les cinquante années qui viennent de s’écouler n’ont pas toujours été une réussite. L’absence de vision claire de nos gouvernants a conduit bien souvent à des réformes partielles, peu efficaces et sans prise en compte réelle ni des aspirations de nos jeunes, ni des besoins de notre économie.

A cet égard je crois que ce qui a été fait ici, au Gros Chêne, pourrait constituer une source d’inspiration de ce qu’il conviendrait de faire.

Certes l’école ne peut pas tout. Les familles ont un rôle central, qu’elles ont parfois eu tendance à oublier sous l’influence d’idéologies dépassées ou d’une situation économique difficile.

La société, plus globalement, doit redonner à l’acte de se former la valeur qui est la sienne comme d’ailleurs au fait de travailler. Se former et apprendre sont de beaux projets. Ils exigent un effort, c’est vrai. Mais dans la vie d’aujourd’hui l’apprentissage de l’effort est évidement un atout déterminant.

Le goût de l’effort, le goût d’apprendre, ce sont ici au Gros Chêne, des réalités.

Nos élèves, nos étudiants viennent de toute la Bretagne et de toute la France. Ils viennent ici à Pontivy dans ces lieux chargés d’histoire. Nous fêtons les 50 ans du lycée mais depuis plus de quatre siècles le manoir du Gros Chêne, magnifiquement restauré voici une trentaine d’année, demeure bien présent. L’esprit de l’arbre millénaire foudroyé en 1918 également. Les bâtiments neufs érigés depuis les années 2000 expriment évidemment la modernité de notre lycée, mais son nom démontre son enracinement dans notre territoire.

La région de Pontivy est désormais en pointe en termes d’offre de formation. Il est sain que tout ne soit pas réservé aux grandes métropoles et que les villes moyennes comme la nôtre puisse proposer des cursus à la fois ouverts sur le monde et en lien avec la réalité économique et professionnelle.

C’est finalement là un retour aux sources, un retour à cet esprit du CELIB, un retour à ce grand mouvement des années 50 et 60 qui donna à la Bretagne cet élan que nous souhaitons tous retrouver.

Chers amis, le lycée du Gros Chêne a 50 ans. Je suis heureuse de pouvoir partager avec vous ce beau moment.

Je vous remercie.

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