MON DISCOURS A L'OCCASION DE L'INAUGURATION DU 8ème SALON DE L'AGRICULTURE MORBIHANNAIS " OHHH LA VACHE "

SALON OH LA VACHE - SAMEDI 15 OCTOBRE 2016 à PONTIVY

Intervention de Madame Soizic Perrault

Vice-présidente du Conseil départemental du Morbihan

Chers amis,

C’est un moment très particulier pour moi, Monsieur le Président, cher Yannick Rolland, que d’intervenir aujourd’hui et de représenter pour cette inauguration le président du conseil départemental du Morbihan François Goulard et mes collègues conseillers départementaux.

Non qu’il soit très original pour un des partenaires, ancien et fidèle, de ce véritable salon de l’agriculture morbihannaise de prendre la parole et pour souligner l’exceptionnelle réussite qui est la vôtre.

Mais, parce ce qu’aujourd’hui, la fille d’agriculteurs que je suis ressent une émotion toute particulière; cette émotion, à la fois intime mais qu’en réalité nous partageons tous ici, et qui tisse entre chacune et chacun d’entre nous un lien si fort. Car c’est bien notre agriculture morbihannaise, notre agriculture bretonne, notre agriculture française qui est à la base de notre société et de notre économie, n’en déplaise à ceux qui la décrient ou plus insidieusement s’ingénient à lui nuire.

De cette émotion je voudrais naturellement vous remercier, cher Yannick, ainsi que votre équipe.

Vous souhaitez, avec "Ohhh la vache », montrer l’impact de l’agriculture dans le Morbihan, avec ses filières animales et végétales. Vous y réussissez pleinement et ce ne sont pas les plus de 25 000 visiteurs attendus qui me démentiront.

Merci aussi à tous les exposants et à tous ceux qui, au niveau de la logistique, font de ce salon une manifestation en tous points remarquable. Je suis très heureuse que le département vous y accompagne et très heureuse aussi de pouvoir vous annoncer que ce partenariat se poursuivra, fort naturellement, en 2017.

Mais, car il y a un mais, comment ne pas s’inquiéter de la situation de notre agriculture et de nos agriculteurs.

Une récente enquête de la MSA indique que l’an passé 30% des agriculteurs ont perçu un revenu inférieur à 354€ par mois. 354€ par mois! C’est indigne d’un pays comme le nôtre. Et 2016 ne sera évidemment pas meilleur.

La même enquête révèle qu’au niveau national la MSA a enregistré cette année plus de 200 000 demandes de RSA «activités » - je n’entre pas dans le détail du dispositif - soit un quasi quadruplement par rapport à ce qui était prévu. Ces chiffres sont alarmants, surtout parce qu’ils renvoient à des situations humaines dramatiques pour lesquelles la simple compassion ne suffit plus.

Il faut une véritable politique de redressement de notre agriculture. Le diagnostic est connu : le poids intolérable des charges et des normes d’un côté, le déséquilibre producteurs/transformateurs au sein de nombre de nos filières, notamment animales de l'autre. Cette politique relève de l’Europe, évidemment, mais aussi de l'Etat.

Sans être inutilement polémique, nous devons constater que le gouvernement n’a pas pris la mesure des problèmes alors que, comme je le disais, des décisions de fond doivent être prises.

Les collectivités territoriales doivent prendre leur place dans cette politique. La loi NOTRe a modifié la répartition des compétences, notamment entre la région et le département. La région a l’exclusivité de l’action économique. Le département n’a désormais plus de responsabilités. Des dispositions transitoires nous ont permis de rester présents sur quelques sujets bien précis mais en 2017 il en sera fini de cette transition. Sauf, - et je sais que le monde agricole morbihannais y est attentif - si la région et le département signe une convention permettant au département d’apporter des financements - et je cite l’article 94 de la loi - "à destination d’organisations de producteurs et d’entreprises exerçant une activité de production, de commercialisation et de transformation de produits agricoles ».

Nous travaillons avec la région à l’établissement de cette convention et il ne fait pas de doute que nous parviendrons à un accord, comme nous l’avons fait pour le secteur de la pêche. Mais cet accord, dans notre esprit ne doit pas être un simple document permettant de se donner bonne conscience. On m’a rapportée le cas d’une convention de ce type dans laquelle un département voisin s’engagerait à hauteur de 100 000€ ou peu s’en faut…somme évidemment dérisoire. Certes l’affichage est là : le département en question peut se targuer de poursuivre son soutien à l’agriculture. Mais il ne faut pas être dupe et je sais que vous ne l’êtes pas. La loi NOTRe a organisé le retrait des départements. Cette loi est mauvaise et de mauvaises rustines ne l’amélioreront pas.

En ce qui nous concerne nous voulons une convention qui s’inscrive dans ce qui faisait la réussite de notre politique départementale de ces dernières années, à l’image de nos aides à la modernisation des bâtiments avicoles par exemple.

Chers amis,

Vous le voyez le département du Morbihan soutient son agriculture, ses agriculteurs et son industrie agro-alimentaire. Mais la loi a chargé la région de cette compétence: qu’elle l’exerce!

Pour ce qui nous concerne nous continuerons à nous impliquer quand cela sera possible et quand cela ira dans le bon sens, non pour se faire plaisir mais parce que l’agriculture - et ce salon le démontre de façon éclatante - est pour le Morbihan un secteur vital et un secteur d’avenir. Alors vive « Ohhh la vache », vive l’agriculture morbihannaise, vive les agricultrices et les agriculteurs morbihannais.

Je vous remercie.